20 mars 2015 (10e sortie) : col d’Aspin

« Encore un col d’Aspin ! » me direz vous en lisant le titre. Certes, certes, ça ne fera que le 38e. Mais celui-ci ne sera pas tout à fait pareil que d’habitude (si on peut appeler ça une habitude^^).

Déjà, j’avais prévu de prendre un peu d’altitude pour ce vendredi en raison de l’éclipse de soleil. Il était prévu un ciel très nuageux et chargé en plaine et peut être des éclaircies de temps à autre au dessus de 1400m. J’ai donc décidé que si il ne pleuvait pas de bon matin, j’irai au col d’Aspin en espérant la voir. J’avais prévu de faire en sorte d’arriver là haut vers 9h30 pour le maximum de l’éclipse (70%) à 10h17.

Mais ce qui va rendre cette journée particulière c’est surtout la proposition de mon père de venir avec moi au col d’Aspin (en vélo bien sûr !) ! Qu’est ce que ça m’a fait plaisir. Pensez donc, voilà plus de 20 ans qu’il n’a plus pédalé en montagne !!! Lorsque je n’étais pas bien grand, nous habitions à Campan et il était allé 3 ou 4 fois au col d’Aspin et à la Hourquette d’Ancizan. Nous avons bien fait plusieurs parcours en vélo dans les Baronnies et aussi Royan-Bayonne en cyclo-camping en 2006. Mais nous n’avions jamais fait de haute montagne et depuis 2006 nous n’avions pas refait de grand parcours en vélo ensemble.

Lorsqu’il était étudiant du côté de Grenoble il a beaucoup voyagé en vélo à l’étranger et fait aussi des ascensions dans les Alpes et notamment le col de la Croix de Fer.

Voilà pour le décor planté, ce serait une sacrée reprise pour mon père mais aussi un excellent moment que nous passerions sur le vélo !

Nous avons prévu de partir tôt pour nous laisser le temps tranquillement d’arriver au sommet. Départ à 6h45 de la maison. Je lui ai prêté une de mes 2 vestes thermiques identiques que j’avais, nous étions pareil^^ Le matin la route était sèche mais le plafond nuageux très très bas, nous avons donc pris aussi nos gilets jaunes par dessus les sacs à dos, nous les garderions finalement toute la sortie.

Le vélo de route et le GrandSaigne serait nos deux montures du jour.

Nous sommes donc partis de bon matin bien arnaché. La route était sèche sous le ciel menaçant. Il faisait nuit encore mais au moins nous étions tranquille sur les routes. Il faisait 9°C au départ et pas de vent. J’étais en short sans les jambières et je trouvais qu’il faisait assez doux, mais l’écharpe s’imposait quand même.

Quand j’étais petit et qu’on allait à l’école en vélo, c’est mon père qui faisait le train et j’étais dans la roue, ce coup-ci c’est moi qui prend le relais avec mon père dans la roue sur ces mêmes routes 😀

Nous roulions tranquillement au fur et à mesure que le jour se levait. On profitait de la tranquillité, du calme et du chant des oiseaux. Sur la route de Bagnères il y avait un peu plus de voitures mais moins que ces derniers temps quand même.

Nous avons passé les deux petites bosses avant Bagnères puis nous avons rejoint Bagnères, direction Campan maintenant.

Dans les montées j’essayais de trouver un rythme qui permettait de rouler ensemble.

Pour ce qui est de la vue, le ciel était totalement bouché mais y avait un petit espoir que plus haut ça aille mieux.

Ciel pas très engageant :

Col d'Aspin 20 mars 2015 001Superbe vue sur le Montaigu, il est juste là (et y a pas de zoom sur la photo) :

Col d'Aspin 20 mars 2015 003

A Campan nous avons fait une petite pause avant d’entamer la suite. Là, mon père m’a dit qu’il était content de ses jambes, il s’attendait à pire que ça et comme il se connait bien il sait quel rythme adopter pour que ça lui convienne 🙂

A Campan nous avons rejoint la grande route pour aller à Sainte Marie de Campan, ce n’est pas la partie la plus agréable. Mon père adoptait le rythme qui lui convenait dans les montées et devant, je m’adaptais. Et quelles jambes il avait, il faisait du grand plateau dans les côtes jusque là !! 😀

Par moment nous apercevions le sommet des crêtes qui dominent la vallée et on se disait que là haut nous ne serions peut être pas loin de sortir des nuages.

A Sainte Marie de Campan nous avons refait une petite pause avant d’attaquer la montée du col d’Aspin. Ce coup-ci il est indiqué ouvert ! Pas de risque de se retrouver face à de la neige en pleine montée comme la dernière fois^^

A Sainte Marie de Campan :

Col d'Aspin 20 mars 2015 007Col d'Aspin 20 mars 2015 008Col d'Aspin 20 mars 2015 160

Et nous voilà parti pour l’ascension du col d’Aspin, les 7 premiers kilomètres jusqu’à Payolle sont agrémentés de replat, seul un kilomètre est plus difficile. Mon père a continué sur le rythme qui lui convenait et on sentait qu’il pourrait aller loin 😀

La température ne cessait de diminuer pour être à 6°C au début de l’ascension.

Nous montions tranquillement et je sentais que mon père était content d’être sur le vélo et de pédaler là.

Le premier vrai test pour mon père était le kilomètre un peu plus raide avant Payolle. Il commençait à sentir que ça grimpait mais il savait qu’il arriverait là haut 🙂

Col d'Aspin 20 mars 2015 012La Séoube :

Col d'Aspin 20 mars 2015 014Col d'Aspin 20 mars 2015 017La partie la plus raide avant Payolle :

Col d'Aspin 20 mars 2015 019La route du Sarrat de Gaye :

Col d'Aspin 20 mars 2015 022Mon père sur la fin de la partie raide avant Payolle :

Col d'Aspin 20 mars 2015 029Payolle :

Col d'Aspin 20 mars 2015 034Col d'Aspin 20 mars 2015 038La carrière de marbre :

Col d'Aspin 20 mars 2015 042Quel calme, presque personne :

Col d'Aspin 20 mars 2015 043

A Payolle nous avons fait une petite pause ravito. Il n’y avait pas grand monde, ça faisait plaisir ce calme. Par contre en voyant le ciel on commençait à se douter que nous ne verrions pas grand chose en fait, c’était complètement bouché et le col d’Aspin n’était pas assez haut pour nous faire approcher le haut de la couche nuageuse.

Après quelques minutes nous avons repris notre marche en avant pour les 5 derniers kilomètres d’ascension, la partie la plus raide du parcours. Je prenais beaucoup de photos. Pour ma part j’étais plutôt en jambes et sur cette dernière partie c’est sur 39×23 que je suis passé, j’ai adopté un rythme de façon à essayer d’être toujours en point de mire pour mon père et quand ça devenait plus raide et que c’était plus compliqué d’adapter le rythme je m’arrêtais et j’en profitais pour le prendre en photos^^

C’est parti pour le final, les barrières sont levées :

Col d'Aspin 20 mars 2015 045Col d'Aspin 20 mars 2015 046Col d'Aspin 20 mars 2015 053Col d'Aspin 20 mars 2015 058Col d'Aspin 20 mars 2015 063

Nous apprécions vraiment le calme (à part quand les voitures passaient mais elles étaient assez peu nombreuses). On entendait le chant des oiseaux durant la montée, c’était reposant, un vrai plaisir sur ce moment et d’être là tous les deux qui compensait largement le ciel menaçant et la fraicheur.

A 3 km du sommet c’est le moment qui est toujours un peu plus difficile et quand on est fatigué là ça devient difficile. Je l’ai senti plusieurs fois quand je grimpais le col d’Aspin et que je n’étais pas en forme. Là, je me doutais que ça allait être le moment le plus difficile de l’ascension pour mon père mais il continuait de grimper et de tourner les pédales régulièrement sans s’arrêter et sans à-coups, l’expérience dans toute sa splendeur !

Col d'Aspin 20 mars 2015 068Col d'Aspin 20 mars 2015 073Panneau des 3 km :

Col d'Aspin 20 mars 2015 078

Toutes les courbes semblent se ressembler et pourtant c’est pas toutes les mêmes :

Col d'Aspin 20 mars 2015 082Col d'Aspin 20 mars 2015 084Col d'Aspin 20 mars 2015 086Col d'Aspin 20 mars 2015 093Col d'Aspin 20 mars 2015 096Col d'Aspin 20 mars 2015 097Col d'Aspin 20 mars 2015 110Dans les 2 derniers kilomètres :

Col d'Aspin 20 mars 2015 113Col d'Aspin 20 mars 2015 117Le sommet du col est en vue :

Col d'Aspin 20 mars 2015 118Si il faisait beau, le décor aurait été encore plus grandiose :

Col d'Aspin 20 mars 2015 123Dernier kilomètre :

Col d'Aspin 20 mars 2015 129

Nous avons fait le dernier kilomètre côte à côte et c’était vraiment génial. Je sentais le plaisir de mon père dans les derniers mètres face au sommet. Le timing a été parfait puisque nous sommes arrivées à 10h15 au sommet et le maximum de l’éclipse était à 10h17. Mais à part une très légère baisse de la luminosité que j’ai ressenti dans les deux derniers kilomètres, on a rien ressenti du tout et rien vu du tout vu le ciel chargé au dessus de nous^^ Un monsieur (après coup je crois qu’il m’avait déjà pris en photo il y a quelques années ici) qui venait de s’arrêter en voiture au sommet nous a pris en photo, à 10h17 tiens donc^^

Col d'Aspin 20 mars 2015 131Les derniers mètres :

Col d'Aspin 20 mars 2015 135La photo !!! 😀 Merci Papa ! Et bravo ! (et normalement l’éclipse est à 70%^^) :

Col d'Aspin 20 mars 2015 139

Au sommet c’était le calme plat. Et nous profitions du moment. Il faisait 5°C.

Pas de vue sur le Pic du Midi ni l’Aneto mais ça nous donne une bonne excuse pour revenir quand il fera beau^^ Il y aura la Hourquette aussi qu’il faudra que nous fassions ensemble.

Qu’est ce que j’étais content aussi 🙂

Vue sur le Pic du Midi (si jamais vous avez du mal à le voir, n’hésitez pas à aller au bureau des réclamations^^) :

Col d'Aspin 20 mars 2015 142Vue sur Arreau en bas et le Pic d’Aneto^^ :

Col d'Aspin 20 mars 2015 144

Après une vingtaine de minutes de ravito au sommet, nous sommes repartis pour la descente. Manque de chance en reprenant le vélo j’ai marché sans faire gaffe dans une flaque d’eau et j’ai direct senti mes chaussettes qui se mouillaient… Je savais déjà que j’aurais très froid aux pieds en rentrant^^

La descente  a été très froide aussi, j’étais toujours en short et quand je traversais les rigoles d’eau, il ne faisait vraiment pas chaud sur les jambes mais ça restait dans le supportable^^ Par ailleurs il fallait faire attention dans certains virages, car avec la neige qu’il y a eu et qui a fondu, il y avait beaucoup de gravillons. Au fil des minutes dans la descente je sentais que la luminosité augmentait quelque peu, en tout cas je voyais de mieux en mieux les virages^^

Payolle :

Col d'Aspin 20 mars 2015 150

Une descente sans histoire jusqu’à ce qu’à partir de La Séoube à 3 km de Sainte Marie de Campan, nous sommes rentrés dans le brouillard. Un brouillard épais qui faisait qu’en plus d’avoir de l’eau sur les lunettes, nous n’y voyions pas à plus de 10 ou 15m à certains endroits. Nous étions en fait passé au dessus d’une première couche de nuages et en dessous d’une autre quand nous étions là haut et là il fallait retraverser le brouillard pour passer en dessous.

A Sainte Marie de Campan nous nous sommes arrêtés pour allumer nos feux avant de continuer. C’est là que la batterie de mon appareil photo a décidé de s’arrêter.

A Sainte Marie de Campan dans le brouillard et encore sur la fin de la descente juste avant on voyait encore moins :

Col d'Aspin 20 mars 2015 158

Une fois passé sous le brouillard nous continuions à pédaler dans la bruine. Pour ma part j’avais vraiment froid aux pieds et aux doigts. Pour mon père il y avait en plus la fatigue et j’imagine bien que le retour a dû lui paraitre long et interminable.

Mais qu’est ce que nous étions contents une fois rentrés ! (et réchauffés)

Ce fut une superbe sortie pour moi et ce 38e col d’Aspin je ne l’oublierai pas !

Et quelle performance pour mon père, 56 ans et plus de 20 ans sans vélo en montagne !!! Vivement la prochaine. Il a bien dormi le soir !!! 😀

Pour cette sortie c’est donc 90 km et 1500m de D+.

Et bienvenue au printemps 2015 !

(14 commentaires)

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  1. On sent bien ton bonheur de pédaler avec le papa!
    Bravo a vous 2, surtout au papa!

    1. Ahahaha ouais 😀
      Merci Michel !! 😀

    • Raossanaly on 22 mars 2015 at 14 h 14 min
    • Répondre

    Merci à toi, Idris pour avoir permis ce moment. Sans ta bienveillante sollicitation et sans ton accompagnement attentionné tout au long du parcours, je n’aurai pas refait cet petit exploit ! Notre escapade m’a fait grand plaisir.
    Je t’embrasse.
    Merci à tous les amis qui m’avaient félicité, Sébastien, Eric, Michel et les autres.

    1. 😀

    • laurent on 25 mars 2015 at 10 h 53 min
    • Répondre

    Salut Idris

    Bravo pour cette performance en famille , c’est génial ça ,
    quelle forme quand même , 20ans sans vélo en montagne et hop l’Aspin et 90km
    Bravo papa Idris , lol !!!
    encore l’Aspin , bizarre ça?
    A+++

    1. Salut Laurent 😀
      Merci pour ton message 😀
      Ah ça oui il y est allé le papa 😀
      Aspin? Quel Aspin? 😀

      A la prochaine 😀

  2. Salut Idris,
    Belle article, on sent bien que c’était un grand plaisir cette sortie.
    Bravo à vous.

    1. Salut Bast 😀
      Merci pour ton message, ça a été effectivement une super sortie 😀

  3. Bonjour Idris,

    Quel plaisir de lire un passionné comme toi et comme ton père apparemment… c’est de famille ! Bravo pour cette ascension familiale !
    J’ai pu constaté en descendant vers Sainte Marie de Campan la difficulté de la pente entre la carrière et le sommet. Moi qui ai grimpé l’Aspin qu’une modeste fois par Arreau, il m’a semblé que monter par Sainte Marie de Campan était plus difficile ?
    Je note quand même que ton père monte l’aspin en Jeans, un peu de simplicité est très appréciable dans le vélo, A méditer…

    1. Salut François 😀
      Merci pour ton message 🙂
      Hé oui en jean pour mon père, faut dire qu’il n’a plus non plus de tenue pour les grandes sorties en vélo depuis tout ce temps. Mais ça marche bien effectivement 😀
      Pour le col d’Aspin, le versant Arreau reste quand même plus difficile que le versant Sainte Marie de Campan 😉 Côté Sainte Marie de Campan les 7 premiers kilomètres jusqu’à Payolle sont abordables sans problème et les 5 derniers entre Payolle et le sommet sont plus raides avec une partie pas mal à 9 et 10% qui peut faire mal aux jambes mais globalement ça se gère sans soucis. Le versant Arreau est plus difficile notamment avec au milieu 1,5 km à 10%, tu dois t’en souvenir j’imagine 😀 Et le final à 8% peut paraitre long aussi.

  4. Salut Idris !
    Je fais une petite séance de rattrapage. Quelle chouette sortie avec ton père ! C’est le genre de souvenirs qui restera graver dans ta mémoire ! Ca me rappelle un défi commun réalisé avec mon père : nous avions grimpé l’Alpe d’Huez. C’était ma première grosse ascension et mon père fêtait ses 60 ans. Sinon, tu montres sur une photo la route de Sarrat le Gaye. J’ai vu sur IGN que c’était une alternative à la montée du Col d’Aspin… c’est marrant tu n’en parles jamais, l’as-tu déjà empruntée ?

    1. Salut Joris 😀

      Ah ça oui ce col d’Aspin a une place à part 😀
      Ouais le Sarrat de Gaye, j’irai sûrement dans l’année, ça fait plusieurs années que je me dis que je vais aller y faire un tour mais c’est pas vraiment une alternative au col d’Aspin car la route est assez pourrie et je n’irai pas y faire rainer mon vélo de route trop souvent, il y a plusieurs chemins qui y mènent depuis la montée du col d’Aspin, un juste après Sainte Marie de Campan mais en mauvais état, avec des gravillons et tout ça, un autre après La Séoube, le début ça va à première vue mais après 1 km ou 2 je ne suis pas sûr que ce soit super agréable et il y a celui juste avant Payolle après la partie raide vers 1000m d’altitude, que j’ai pris en photo, qui me semble le plus pratique pour y aller. De l’autre côté on retombe vers Gripp et la route du Tourmalet.
      Depuis le sommet on y voit le sommet de l’Aspin mais à part ça dans la montée on est sous les arbres, il n’y a pas grand intérêt à y aller, c’est pour ça que je ne me force pas à y aller^^
      Mais bon un jour ou l’autre j’irai bien j’imagine^^ Probablement dans pas longtemps parce qu’il sera bientôt praticable.

    • Matthieu on 2 avril 2015 at 17 h 15 min
    • Répondre

    Bravo Idris ! Belle sortie ! Et bravo à ton père !
    Et félicitations pour le cap des 1000 km !

    1. Salut Matthieu 😀
      Merci pour ton message 😀
      Ouais ça y est les 1000 km sont passés et ça augmente petit à petit 😀

  1. […] bien sûr, il y a eu cette sortie faite au col d’Aspin en compagnie de mon père (20 mars 2015). C’était le jour de l’éclipse de soleil que personne n’a pu voir à cause des […]

  2. […] 20 mars 2015 : col d’Aspin […]

  3. […] 20 mars 2015 : ascension faite avec mon père en espérant pouvoir voir un peu l’éclipse du sommet mais […]

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